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Home » Actualités » La recherche de soutien comme ministère
Quand nous exerçons la collecte de fonds comme un ministère, nous invitons les autres à entrer dans une nouvelle relation par rapport à leurs ressources. Nous leur donnons cette vision spirituelle parce que nous voulons les voir découvrir qu’il y a un avantage pour eux à partager leurs ressources. Nous sommes persuadés que si les fonds donnés ne bénéficient qu’à ceux qui les reçoivent, la collecte de fonds n’est plus un ministère au sens spirituel. Exercé selon l’Évangile, ce ministère revient à dire : « Je prendrai votre argent et je l’investirai dans cette vision uniquement si cela est bon pour votre marche avec Dieu, pour votre santé spirituelle. » En d’autres mots, nous appelons les donateurs à une expérience de conversion : « Donner vous rendra plus riches et non plus pauvres . » Comme dit Paul, nous pouvons déclarer avec confiance : « Vous serez enrichis à tout point de vue pour toutes sortes d’actes de générosité (2 Cor 9 :11) (Segond 21).
Quand nous n’avons pas cette assurance dans notre approche et requête, nous sommes coupés de notre vision et nous avons perdu le sens de notre mission. Nous nous sommes aussi coupés de nos donateurs : nous nous retrouvons à mendier de l’argent et eux sont cantonnés au simple rôle de nous tendre un chèque. Il n’y aura pas de vraie connexion entre nous parce nous ne leur avons pas demandé leur pleine participation ; nous ne leur avons pas offert l’occasion d’entrer pleinement dans ce que nous faisons, avec le même état d’esprit. La transaction semble bonne, le don a été fait, mais nous n’avons pas pu entrer avec eux dans une bonne relation.
Nous voyons ainsi que, si le ministère de la collecte de fonds invite ceux qui ont de l’argent à entrer dans une nouvelle relation par rapport à leur richesse, il nous appelle nous aussi à nous convertir par rapport à nos besoins. Quand nous rentrons épuisés d’une collecte de fonds auprès de quelqu’un et que nous nous sentons en quelque sorte salis par une activité non spirituelle, il y a quelque chose qui ne va pas. Ne nous laissons pas entraîner à penser que collecter des fonds est seulement une activité ordinaire du monde. Au contraire, c’est une forme de ministère, de service, tout aussi spirituelle que la prédication ou l’intercession, la visite des malades ou le secours aux démunis. Par conséquent, collecter des fonds doit nous amener à une conversion, un changement de mentalité. Sommes-nous prêts à nous convertir de notre crainte de demander de l’argent ? de notre inquiétude d’un éventuel rejet ? ou de nous sentir humiliés ? ou de notre déprime quand les gens nous disent : « Non ! Je ne vais pas participer à votre projet ! » ?
Quand nous serons libres de demander sans craintes et d’aimer la collecte de fonds en tant que forme particulière de ministère, alors collecter des fonds fera du bien à notre vie spirituelle.
Nous tous qui demandons de l’argent devons examiner très attentivement notre situation. La question n’est pas vraiment comment nous pourrons obtenir de l’argent, mais plutôt quelle est notre relation à l’argent. Nous ne pourrons jamais vraiment demander de l’argent tant que nous n’aurons pas éclairci notre rapport à l’argent. Quel est le rôle de l’argent dans notre vie ?
La raison du tabou lié à la demande d’argent tient au fait que l’argent est attaché à cette place au fond de notre cœur où nous avons besoin de sécurité et nous ne voulons pas dévoiler notre besoin. Nous ne voulons pas non plus remettre notre sécurité à quelqu’un qui pourrait nous trahir – même par inadvertance. De nombreuses voix autour et au-dedans de nous, nous avertissent du danger de la dépendance. Nous avons peur d’être dépendant des autres justement à cause de cette représentation que la dépendance pourrait signifier un danger pour notre sécurité.
Si notre sécurité est entièrement fondée sur Dieu, nous avons la liberté de demander de l’argent. Nous ne pouvons demander librement de l’argent que lorsque nous sommes libres de l’argent. Ce retournement nous stimule à vivre un ministère à plein temps avec un cercle de soutien.
Traduction : Françoise Carénas
Source : Nouwen, Henri. 2004. The Spirituality of Fundraising. Ontario, Canada: Henri Nouwen Society.
