En  De  Fr  

Tellement d’habits !

À plus de 100 reprises et à travers 20 termes grecs différents, le Nouveau Testament nous parle de vêtements ! Que peut faire une langue africaine de tous ces mots ?

En général, pour parler des vêtements, la langue sissala utilise gɛrɔ. C’est le mot qui est le plus utilisé lors de la traduction de textes bibliques. Nous en trouvons un exemple en Mt 6,25 : „La vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?“

Cependant, pour désigner des vêtements, il existe une grande variété de mots dont le défi consiste à en maîtriser les nuances et à les utiliser avec précision.

En voici quelques exemples :

Parlons du manteau de soldat que Jésus devait porter. Le mot sissala choisi est une composition entre gɛrɔ (‚vêtement‘) et mʋɔlɩ́ (‚violet‘), donc gɛ-mʋɔlɩ́ (littéralement ‚habit-violet‘).

En Mt 5,40 il est écrit „si quelqu’un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique (en grec ‚sous-vêtement‘), laisse-lui encore ton manteau“. En sissala les mots choisis ont été gɛwíé (‚habit-petit‘) pour sous-vêtement et kapóóti pour manteau.

À ce propos, il est intéressant de savoir que kapóóti n’est pas un mot sissala. Il a été emprunté au français (capot qui a donné capuche).  Et c’est ce même mot qui sera aussi utilisé pour désigner le manteau que Paul a laissé derrière lui en 2 Tim 4,13.

Pour désigner le sous-vêtement de Jésus (qui consistait en un seul morceau de tissu, Jn 19,23), un autre mot a été choisi : yɛ́wɛ (traduit ‚vêtement‘ dans le dictionnaire local).

Pour souligner la pureté et la beauté d’un vêtement, le sissala utilise gɛrɔ avec un ajout qui indique que la robe possède une qualité qui surpasse toutes les autres robes. C’est d’ailleurs le mot qui désigne les vêtements blancs des rachetés dans l’Apocalypse (Ap 7,13.14), gɛ-puŋsɛ (littéralement ‚robe blanche‘).

Ainsi, le sissala utilise trois termes principaux, gɛrɔ (‚vêtement‘), kapóóti (‚manteau‘) et yɛ́wɛ (‚tunique, sous-vêtement‘).

 

 

 

(Image : www.LumoProject.com)