En  De  Fr  

Quelle est la meilleure traduction de la Bible ?

C’est peut-être une question que vous vous êtes posée au moment où vous souhaitiez acquérir une Bible pour vous-même ou pour une connaissance. À ce jour, il existe en effet plusieurs dizaines de traductions de la Bible et du Nouveau Testament en français. Alors, comment choisir ?

Pourquoi traduire ?

Commençons par rappeler que les textes originaux formant la Bible ont été inspirés par Dieu. Ils ont été rédigés sous Sa conduite : “Toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice” (2 Timothée 3:16). Mais dès le départ, la Bible était polyglotte (hébreux, araméen, grec), et c’est grâce à la traduction qu’elle s’est fait connaître à travers le monde. Elle est le premier livre de l’histoire à avoir été traduit dans une autre langue, et est aujourd’hui le livre traduit dans le plus grand nombre de langues! D’ailleurs, la Bible continue d’être régulièrement traduite en français. Pourquoi ? Parce qu’une langue n’est jamais figée mais évolue constamment. Ainsi, les traductions nécessitent régulièrement des révisions. D’autre part, l’archéologie et les sciences bibliques apportent toujours de nouvelles connaissances qui nous permettent de mieux comprendre les textes originaux. De même, les techniques de la linguistique évoluent elles aussi.

Comment traduire ?

La traduction est un processus intellectuel, qui peut s’appuyer sur différents principes linguistiques. Nous distinguons deux grands principes de traduction : la traduction à correspondance formelle ou traduction dite littérale, et la traduction à équivalence dynamique ou fonctionnelle. Le premier principe cherche à traduire les textes bibliques en restant proche de ceux-ci en termes de forme, en essayant d’arriver à une correspondance mot-à-mot et de respecter la construction des phrases dans la langue d’origine. Le second principe vise à traduire les textes en cherchant avant tout à transmettre leur sens. Pour ce faire, le respect littéral des tournures originales des phrases devient secondaire, et c’est la manière de dire les choses en français qui prévaut. Souvent les traductions basées sur ce principe mobilisent un vocabulaire plus contemporain. Toutes les traductions de la Bible s’appuient plus ou moins fortement sur l’un ou l’autre de ces deux principes. Par exemple, la Bible de Louis Second (1880) s’appuie sur le principe de traduction littérale, alors que la Bible en français courant (2019) a été traduite selon le principe d’équivalence dynamique.

Ces deux manières de procéder à la traduction biblique comportent toutes deux des avantages et des inconvénients. Par exemple, une traduction à équivalence dynamique apporte généralement l’avantage d’une compréhension facilitée. Mais on pourrait lui reprocher de “manquer de relief” et de simplifier les concepts. Dans ce cas on se tournera alors vers une traduction plus littérale.

Comment choisir ?

Comment donc choisir la “meilleure” traduction ? En fait, il faut compléter cette interrogation par la question de l’utilisation que l’on souhaite faire des textes. C’est-à-dire qu’il ne faudra pas privilégier la même traduction si l’on s’adresse à des enfants, à de jeunes convertis ou à un auditoire composé de pasteurs et de responsables d’églises. Certaines Bibles sont aisément compréhensibles, d’autres se prêtent bien à la lecture publique par exemple.

En réalité, chaque traduction, littérale ou dynamique a essuyé son lot de critiques lors de sa publication. Pour dépasser cela, la clé réside dans le fait d’allier la lecture et l’étude de plusieurs traductions qui se compléteront réciproquement. C’est la diversité qui va enrichir votre compréhension de la Parole de Dieu.

Et lorsqu’il s’agit de choisir une Bible pour vous-même, il n’y a pas de règle! Vous pouvez par exemple choisir la Bible avec laquelle vous avez grandi, car la formulation des textes vous touchera d’une manière particulière. Aussi, il faut savoir que différentes traductions conviennent à différentes saisons de vie. Par exemple, vous ne lisez pas forcément la même traduction aujourd’hui qu’au moment de votre conversion. Mais finalement, comme il est coutume de dire, la meilleure traduction de la Bible c’est celle que vous lisez tous les jours!

Pour vous éclairer, voici une liste non-exhaustive de traductions que vous pouvez choisir, selon l’utilisation que vous souhaitez en faire (des traductions les plus dynamiques aux plus littérales) :

  • La Bible “Parole de Vie” (2000) : Cette traduction existe dans une version interconfessionnelle (2002), catholique ou Le vocabulaire mobilisé se veut plus simplifié que la Bible en français courant ; on parle alors de “français fondamental”. C’est la version la plus facilement abordable qui existe à ce jour, se voulant accessible aux lecteurs dont le français n’est pas la langue maternelle. (Attention, elle n’est pas équivalente à la Bible Parole Vivante (1970), qui est une transcription résultant de la comparaison d’environ 80 traductions. Il ne s’agit pas d’une traduction effectuée à partir des textes originaux, mais d’une “traduction dynamique amplifiée”)
  • La Bible en français courant (1982) : La Bible en français courant est une Bible d’origine protestante qui s’inscrit dans le principe de traduction à équivalence dynamique. Elle se veut facilement compréhensible, contemporaine et très accessible. Elle est adaptée aux lectures publiques et notamment pour des personnes non-initiées aux connaissances bibliques. La Bible Nouvelle Français courant (NFC) est le résultat de la dernière révision qui a été réalisée en 2019.
  • La Bible du Semeur (1992) : D’orientation protestante évangélique, la Bible du Semeur a été traduite sur le principe d’équivalence dynamique. Elle a été révisée en 2015. Se voulant facilement compréhensible, elle est idéale pour les jeunes convertis ou les non-croyants intéressés, mais convient aussi à la méditation personnelle et à l’étude (notamment sa version avec notes).
  • La Bible Louis Segond (1880) : Elle a été publiée à la fin du 19ème siècle, fruit du travail d’un pasteur genevois. Elle a été révisée de nombreuses fois : en 1910, 1978 (Bible La Colombe), 2002 et 2007.
    • La révision de 2002 est la Nouvelle Bible Segond (NBS). Traduction littérale, elle se différencie de la Louis Segond et de ses autres révisions. Elle est assez ardue à comprendre. Sa révision a réuni des traducteurs issus des différents courants du protestantisme.
    • La Bible Segond 21 (2007) est une révision réalisée par la Société Biblique de Genève. Son objectif était de garder la formulation originale des textes mais dans un langage actualisé.
  • La Bible TOB (1988) : La Traduction Œcuménique de la Bible est le fruit d’une traduction collective, qui a été révisée en 2010 pour y ajouter les apports de l’Eglise orthodoxe. Elle est idéale pour l’étude biblique, car elle contient des notes scientifiques extrêmement riches, tenant compte des différentes possibilités d’interprétation.
  • La Bible de Jérusalem (1956) : Il s’agit d’une traduction de confession catholique. Elle a été révisée en 1973 puis en 1998.
  • La Bible Darby (1859-85) : Révisée en 1985, cette Bible de confession évangélique est une traduction réalisée par John Nelson Darby. Il s’agit d’une traduction très littérale.
  • La Bible Chouraqui (1985) : elle est le fruit du travail d’André Chouraqui, qui a produit une version dite “concordante”, traduisant toujours le même mot original par le même mot français. La traduction est donc très (voir trop) littérale et peu compréhensible. Il s’agit d’une traduction qui se veut quelque peu provocatrice ; Chouraqui, juif originaire d’Afrique du Nord, était animé par le désir d’unir les grands monothéismes.