Kroumen-Piè
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Kroumen-Piè
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30000
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Animisme; christianisme
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Genèse, ch. 1-3
Ils habitent la forêt vierge au bord de la mer dans des villages entre San Pedro et Grand-Béréby, dans la partie est de la région kroumen. La majorité des habitants sont des agriculteurs et des pêcheurs. Le trafic interne est difficile à cause des mauvaises routes si bien que les relations vers l’extérieur ne sont pas fréquentes. Les intellectuels quittent la région pour rejoindre les villes où ils étudient ou cherchent un emploi.
La scolarité se fait en français, ce qui a comme conséquence l’échec de beaucoup parce qu’ils ne comprennent pas suffisamment le français. Bien des filles et des jeunes filles ne fréquentent pas les écoles parce que les fournitures sont trop chères ou parce qu’on a besoin de leur aide à la maison.
Les habitants étant analphabètes comprennent mal les informations des autorités et sont ainsi exploités ou trompés (par ex. en leur enlevant leur terre).
Les églises se servent seulement du français lors des cultes, langue qu’ils ne comprennent que superficiellement.
Depuis les années 80, trois équipes ont commencé l’analyse de la langue, mais à cause de maladies, d’une formation linguistique insuffisante ou de la guerre civile, ils ont dû abandonner le projet. Cela a fait croire à la population qu’on ne pouvait pas écrire leur langue.
C’est en août 2011 qu’un jeune Kroumen-Tépo, Samuel, originaire de la partie ouest de la région kroumen, a eu la vision d’analyser la langue kroumen piè que parle sa mère pour pouvoir adapter la Bible dans cette langue. Une année plus tard, il a contacté son ami Adolphe, dont la langue maternelle est le piè (ou pye), pour partager sa vision. Adolphe avait, lui aussi, étudié la linguistique. Durant ces dernières années, la langue a pu être analysée et une orthographe a pu être établie dans ses grandes lignes. Un guide pour lire et écrire est mis en circulation et un syllabaire a pu être réalisé en ébauche. Il est actuellement testé dans plusieurs classes de lecture.
Une classe spéciale pour des enfants à l’âge préscolaire leur permet d’apprendre à lire dans leur langue maternelle. Ainsi les débuts à l’école officielle, où tout se passe en français, seront plus faciles et la réussite sera mieux assurée.
Samuel et Adolphe ont fondé un comité de langue pour sensibiliser la population. Les gens ont découvert que leur langue peut bel et bien être écrite et lue, ce qui ouvre la porte à la création de matériel écrit et dans un avenir plus ou moins proche à l’adaptation du Nouveau Testament kroumen-tépo en kroumen-piè. La population souhaite pouvoir voir le film Jésus dans leur langue. Une ébauche est en préparation.
Le travail avance, mais des maladies et d’autres problèmes ralentissent le progrès du travail. Les routes sont souvent en mauvais état si bien que des séances de travail en commun ont de la peine à avoir lieu. Les moyens financiers manquent. Ainsi des classes de lecture ont dû être annulées, car tous les alphabétiseurs ne veulent pas travailler en bénévolat. La participation de la population est sollicitée.
Chaque fois que le projet avance d’un pas, une attaque quelconque se manifeste. Il est évident qu’il s’agit d’un combat spirituel.